Coronavirus : 3600 entreprises et 60.000 salariés touchés
Dès le début de la crise liée au coronavirus,
Muriel Pénicaud a demandé à ses services de gérer dans les plus brefs
délais les requêtes qui leur parviennent. Concrètement, il suffit aux
entreprises concernées d’effectuer une démarche en ligne sur les sites
du ministère. Auparavant, les demandes étaient étudiées sous 15 jours,
elles le sont désormais sous 48 heures. «C’est vrai pour une entreprise d’un salarié jusqu’aux plus grands groupes Français», précise la ministre.
Dès
lors, les salariés mis au chômage technique reçoivent de leur employeur
une indemnité horaire égale à 70% de leur salaire brut par heure
chômée, soit environ 84% du salaire net. Pour financer ce maintien de
salaire, les employeurs percevaient jusqu’à présent une allocation
versée par l’État et l’organisme gestionnaire du régime
d’assurance-chômage, l’Unédic, allant de 7,23 euros à 7,74 euros par
heure en fonction de la taille de l’entreprise. Au vu de l’impact du
coronavirus, cette «prime» horaire a été portée, lundi à
l’issue d’une réunion avec les acteurs économiques à Bercy, à 8,03 euros
pour les entreprises de moins de 250 salariés. On rembourse à hauteur
du SMIC, on est en train de regarder si ce forfait de remboursement peut
aller au-delà du SMIC», a précisé Muriel Pénicaud.
Le
rythme s’accélère et il n’est pas près de freiner... Après un décompte
de 400 entreprises jeudi, puis 900 dimanche, ce sont désormais 3600
entreprises qui ont réalisé une démarche de demande d’activité partielle
auprès des services décentralisés du ministère du Travail, a annoncé
jeudi matin Muriel Pénicaud sur LCI. «Mercredi soir, cela
représentait 60.000 salariés. Ce qui signifie que sans ce dispositif
d’activité partielle, 60.000 salariés auraient reçu une lettre de
licenciement», a-t-elle dévoilé. Et d’admettre : «on sait déjà que ce sera beaucoup plus» dans les semaines à venir.
«On
fera un plan massif de soutien à l’emploi, nous voulons protéger les
travailleurs dans cette période et préserver l’emploi. En clair, je n’ai
pas de limite budgétaire, on fera ce qu’il faut», a indiqué Muriel
Pénicaud. Pour l’heure, le coût potentiel de cette mise en activité
partielle – qui permet aux entreprises de maintenir l’emploi - avoisine
déjà les 180 millions d’euros.
De
son côté, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'est dit ouvert
au déplafonnement du dispositif, en indiquant que le coût pour les
finances publiques dans le cadre de la crise du coronavirus serait «très élevé». «Je pense qu'il faudrait déplafonner» le dispositif, a affirmé le ministre, en déplacement dans les Hauts-de-Seine, ajoutant que «ça va se chiffrer en centaines de millions d'euros, mais je pense que c'est de l'argent bien dépensé».
La ministre a par ailleurs rappelé que «toute entreprise peut demander par un simple mail le report de ses paiements de charges sociales et fiscales» et la nomination d’un médiateur sur le crédit entre les banques et les petites entreprises. Après les mesures d’urgence, «il faudra qu’il y ait un plan de relance» de l’économie pour «rebâtir des capacités», a-t-elle aussi estimé.