bientôt nos déchets plastiques en carburant ?
source
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/
Une machine de la taille d'un container capable de recycler tous les déchets en plastique pour en tirer du carburant, simple, robuste et réparable au fin fond de la brousse : le prototype de cette invention attend désormais de prendre son envol. L'acteur français Samuel Le Bihan espère finaliser en 2019, principalement à destination des pays émergents, la conception de cette machine capable de lutter contre la pollution tout en fournissant de l'énergie à des populations parfois isolées. "L'idée, c'est de stimuler le ramassage des déchets avant qu'ils finissent dans les océans avec un équipement à taille humaine tenant dans un container et pouvant créer une économie", explique celui qui a notamment tourné dans les films Disco, Mesrine ou la série télévisée Alex Hugo. Via l'association Earthwake qu'il a confondée, il soutient financièrement depuis trois ans et demi le développement de cette invention baptisée Chrysalis, fabriquée dans un hangar du haut-pays niçois à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) par Christofer Costes, un chercheur autodidacte âgé de 35 ans.
Produire 50 litres de carburant avec 50 kilos de plastiques
Après la récente démonstration aux médias d'un modèle qui fonctionne sur de petites quantités, un prototype final "de grosse taille" devrait être dévoilé en mai 2019. Selon son créateur, "il permettra de produire entre 30 et 50 litres de carburant avec 30 à 50 kilos de plastique en 1h15/1h20 de temps". Il sera également "robuste et réparable au fin fond de la brousse". Le secret de fonctionnement réside dans la pyrolyse des plastiques, mais améliorée, assure Christofer Costes. Celle-ci "permet
de chauffer à 450 degrés en l'absence d'oxygène dans un réacteur fermé
tout en supprimant la production de cires qui en résulte avec les
techniques habituelles". "Au final, on n'obtient que du carburant : 60% de gasoil, 20% d'essence, 10% de gaz et des résidus carbonés", ajoute-t-il
Créer de la valeur et des emplois
Pour François Danel, directeur d'Earthwake, cet équipement n'est pas seulement basé sur une technique innovante : "il
doit être un outil environnemental et social, créer de la valeur et des
emplois. On veut que le modèle soit économiquement durable". Samuel Le Bihan, qui affirme vivre les problèmes environnementaux de "manière épidermique" souhaite
que le carburant devienne au final des kilowatts heure afin par exemple
de faire fonctionner des groupes électrogènes, d'aider à fournir
internet ou du wifi dans les pays émergents. "Si ce plastique a de la valeur, les gens ne vont pas le jeter, un peu comme une consigne de bouteille", s'enthousiasme-t-il. "Je rêve de voir le nombre de tonnes de déchets qui traînaient dehors que l'on aura pu traiter."