Bill Gates, avait averti sur les risques d une pandémie
source
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan
une intervention de Bill Gates qui, il y a cinq ans, décrivait ses craintes d’une pandémie virale très semblable à celle que nous vivons depuis plusieurs semaines.
Bill Gates, alors encore l’homme le plus riche du monde, y décrit une
de ses obsessions, que l’on peut retrouver dans de nombreuses
interviews du philanthrope à la même époque : l’irruption d’une pandémie
à laquelle l’humanité ne serait pas préparée. Nous sommes alors en
mars 2015, dans la foulée de la terrible épidémie d’Ebola en Afrique de
l’Ouest, restée essentiellement contenue à trois pays grâce à
l’investissement des ONG dont MSF.
3 avr. 2015 source https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=6Af6b_wyiwI&feature=emb_title
« Quand j’étais petit, la catastrophe dont nous avions le plus peur était un conflit nucléaire », commence le fondateur de Microsoft.
« Mais si quelque chose tue plus de 10 millions de personnes dans les
prochaines décennies, ce sera plus probablement un virus hautement
contagieux qu’une guerre. […] Nous avons investi beaucoup dans la
dissuasion nucléaire, et très peu dans un système pour endiguer les
épidémies. Nous ne sommes pas prêts. »
« Nous pourrions avoir moins de chance »
Bill Gates craint alors une épidémie plus mortelle et surtout plus étendue qu’Ebola, qu’il qualifie d’avertissement planétaire. « Il y a trois raisons pour lesquelles Ebola ne s’est pas propagé davantage », explique le milliardaire :
- « Un travail héroïque des équipes de santé, qui ont évité la propagation des infections sur place […]
- La nature du virus, qui ne se propage pas dans l’air : au moment où ils deviennent contagieux, la plupart des gens sont tellement malades qu’ils restent cloués au lit […]
- Le fait qu’Ebola ait touché très peu de zones urbaines, ce qui relève simplement de la chance. »
« La prochaine fois, nous pourrions avoir moins de chance », avertit Bill Gates. « Imaginez
un autre virus, avec lequel les gens infectés se sentiraient
suffisamment en forme pour prendre l’avion ou aller au supermarché. […]
D’autres variables rendraient les choses mille fois pires : par exemple,
un virus capable de se propager dans l’air comme la grippe espagnole de
1918. »
Il est désormais prouvé que le Covid-19 survit trois
heures en suspension dans l’air, que les symptômes peuvent mettre deux
semaines à apparaître et que les personnes infectées peuvent être
contagieuses même en période d’incubation.
Certes, les avancées de la communication et de la biologie donnent des armes à l’humanité pour riposter rapidement. « Il n’y a pas lieu de paniquer… Mais nous devons nous y mettre », conclut le Bill Gates de 2015, qui plaide pour un « système de santé mondial », avec des unités médicales mobiles et de réservistes.
« Je n’ai pas un budget précis, mais il serait minime par rapport aux dégâts potentiels. La Banque mondiale estime qu’une épidémie mondiale de grippe diminuerait la richesse mondiale de 3 000 milliards de dollars, en plus des millions de morts. »
« Dans une zone comme il en existe en Chine… »
Un
petit livre à la couverture rouge, plus ancien que la conférence de
Bill Gates, est également réapparu sur les réseaux sociaux ces dernières
heures. « Le nouveau rapport de la CIA : comment sera le monde en 2025 ? »,
dont l’édition française est parue aux éditions Robert Laffont en 2009,
est la quatrième édition d’un rapport de l’agence de renseignement
américain, qui tente régulièrement de prédire l’avenir du monde dans un
horizon de quinze à vingt ans, en pointant l’émergence de facteurs
susceptibles de provoquer conflits et tensions. Dans un encart intitulé
« Le déclenchement possible d’une pandémie mondiale », les experts de la
CIA y décrivent un scénario très proche de la crise du Covid-19,
imaginant « l’apparition d’une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse ».
Le texte prévoit même dans quelle zone et dans quelles circonstances ce nouveau virus pourrait émerger : « Si
une maladie pandémique se déclare, ce sera sans doute dans une zone à
forte densité de population, de grande proximité entre humains et
animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique où les
populations vivent au contact du bétail. »