L’Iran se prépare à la guerre : Voix de la Russie
Les Etats-Unis et leurs alliés continuent de regrouper les troupes et l’équipement militaire dans la région du Golfe. L'armée est arrivée sur l’île de Masirah à Oman, où se trouve la base américaine de l’Armée de l'air. Plus de 10.000 soldats américains sont en train de tester en Israël le système de défense antimissile de ce pays. Plusieurs équipes qui comptent jusqu'à 15.000 personnes stationnent au Koweït.
Une centaine de bombes en béton ont été transportées sur la base américaine de Diego Garcia dans l'océan Indien, et deux groupes aéronavals surveillent la zone du Golfe Persique. Un porte-avions et un sous-marin nucléaire Annapolis, tout comme le destroyer Momsen peuvent s’ajouter à eux. Plusieurs bombardiers se trouvent sur la base américaine au Qatar, ainsi que des avions de transport, des avions de ravitaillement et des systèmes aéroportés d’alerte précoce. Les alliés des États-Unis – la France et la Grande-Bretagne, sont également en train de déplacer leurs forces militaires vers les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite.
Ces actions laissent à penser que les Etats-Unis et l’Israël sont prêts à recourir à la force contre l'Iran.
«Le conflit armé est tout à fait possible. S’il n’y avait pas eu de conflit en Afghanistan, en Irak ou en Libye, on n’en serait pas si sûrs. Mais maintenant, les États-Unis estiment qu'ils sont suffisamment répété tous les aspects militaires de l’opération de pointe, le blitzkrieg», estime Sergueï Drouzhilovski, professeur à l'Institut d'Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO). «Il y a un seul problème: il n’existe pas de «cinquième colonne» en Iran, comme c’était le cas en Iraq ou en Afghanistan. Les bombardements localisés ne sont pas très importants s’il existe des groupes de population qui sont prêts à renverser le régime an collaboration avec les Etats-Unis. Ce genre d’interventions ne donne rien, car il n’y a rien à bombarder. Le seul but – c’est de faire tomber le régime, qui reste comme un os bloqué dans la gorge des Etats-Unis et de tous les pays occidentaux en général. Il s’agit de savoir si oui ou non le peuple iranien serait prêt dans sa majorité à opposer de la résistance à cette agression».
En attendant, les dirigeants des services de renseignement israélien ont rapporté que l'Iran aurait à sa disposition de l’uranium enrichi pour la production de quatre bombes nucléaires, et le programme nucléaire pacifique de la république islamique n’est qu'une couverture. Ce genre de fausses informations est nécessaire pour la création du rôle d’ennemi pour l’Iran aux yeux de l’opinion publique, a indiqué dans un entretien à Voix de la Russie l’expert de l'Institut des études orientales, Vladimir Sotnikov.
«La situation est explosive. Il y a des chances qu’une opération militaire contre l'Iran soit menée par l’Israël ou les États-Unis», a-t-il précisé. «Mais ce n'est qu'une possibilité, car les Etats-Unis entrent en phase active de la campagne électorale. Et le président Obama ne va pas prendre le risque de s'impliquer dans un nouveau conflit, surtout que des conflits ne sont pas résolus en Irak et en Afghanistan. Cependant l'Iran représente une menace majeure pour l’Israël, et ce dernier risque d’arriver à la conclusion qu’il est nécessaire de résoudre le problème par la force. En même temps, les sanctions sévères qui sont déjà en vigueur contre la République islamique pèsent déjà lourdement sur l'économie iranienne. Si, malgré les avertissements de la Russie, de la Chine et d'autres membres responsables de la communauté internationale, ces «têtes brûlées» décident que le problème devrait être résolu par une intervention militaire, les conséquences seront graves. Cela risque non seulement de provoquer un nouveau conflit régional, mais de conduire à une catastrophe humanitaire de grande échelle au Moyen-Orient. Il s’agit là d’une menace à la stabilité internationale».
Les conséquences économiques seront également imprévisibles, car les prix du pétrole vont brusquement augmenter. Et l'embargo sur le pétrole iranien dans l’Union européenne aura des conséquences non seulement pour l'Iran, mais aussi pour l'UE elle-même.
Cependant, il y a encore des chances d’éviter un nouveau conflit armé, même si ces chances sont de plus en plus illusoires. Ainsi, les experts de l'Agence internationale d'énergie atomique (AIEA) se rendront en Iran le 21 février prochain pour discuter du programme nucléaire du pays. L’inspecteur en chef de l’AIEA Herman Nackerts a indiqué que l'organisme entend obtenir des réponses à toutes les questions litigieuses. Toutefois, selon un rapport scandaleux qui a été récemment publié par l’agence, et qui accuse sans preuves l’existence de la composante militaire dans le programme nucléaire de l’Iran, cette visite risque de ne rien arranger.