En France, toutes les 10 minutes, un jeune, de moins de 25 ans, tente de mettre fin à ses jours
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Pour Boris Cyrulnik, cette évolution est à mettre au compte d'un dérèglement de la société actuelle. Malgré tout le confort matériel dont bénéficient les enfants, il manque un élément essentiel : "quand un petit enfant est gardé par un frigidaire et par la télévision, il est seul. Or, ce qui donne confiance à un enfant, ce qui le sécurise, c’est la relation humaine",
"Gardé par la télévision, un enfant est... par Europe1fr
LA POLÉMIQUE DU JOUR - Les journées nationales de prévention du suicide s'ouvrent mardi.
En France, toutes les 10 minutes, un jeune de moins de 25 ans tente de mettre fin à ses jours. Un chiffre effrayant sur lequel insisteront les 16èmes Journées nationales de prévention du suicide, avec pour objectif de mieux prévenir le suicide des jeunes.
Les spécialistes ont noté une évolution inquiétante du phénomène : les adolescents passent à l'acte de plus en plus jeunes. Dans le service de psychiatrie du Dr Xavier Pommereau, au CHU de Bordeaux, les patients ont autour de 14 ans. Il y a vingt, ils avaient en moyenne 16 ou 17 ans.
Des ados livrés à eux-mêmes
Pour ce spécialiste du mal-être des jeunes, l'explication est simple : la puberté arrive de plus en plus tôt, et avec elle l'adolescence et ses complexes. Le Dr Pommereau avance aussi une autre raison. Selon lui, la société de consommation qui a modifié nos rapports aux enfants. Les parents font beaucoup plus attention à eux, mais paradoxalement leur accordent beaucoup moins de temps.
"Beaucoup d'adolescents, beaucoup plus qu'on ne le croit, déplorent de ne pas avoir de moments d'échanges sur tout, le sens de la vie, la mort, la crise...", assure à Europe1 le Dr Pommereau. "Les traiter comme de simples consommateurs à qui on laisse un billet de 20 euros sur la commode de l'entrée en guise de réponse, ça ne va pas", met-il en garde.