la liste des 44 plus grandes fortunes françaises exilées en Suisse

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Découvrez la liste des 44 plus grandes fortunes françaises exilées en Suisse:




Par ici la sortie ! Les grosses fortunes quittent à nouveau la France. C'est la conclusion de l'étude que vient de publier le magazine économique de suisse romande, Bilan, sur la présence des exilés fiscaux en Suisse, et intitulée "Les 300 plus riches de Suisse". Le magazine, qui publie cette enquête chaque année depuis douze ans, ne mesure pas le flux d'entrants, mais affirme que sur les 300 plus grosses fortunes résidant en Suisse, comptabilisées avec un patrimoine d'au moins 100 millions de francs suisses (81,5 millions d'euros), il y a aujourd'hui 44 exilés français pour un patrimoine total de 36,5 milliards de francs suisses, soit un peu moins de 30 milliards d'euros. Il y a dix ans, on en comptait dix-sept. Et sur ces quarante-quatre, on compte treize milliardaires en francs suisses.
Secret et discrétion
Le classement du magazine n'est pas exhaustif. Sa rédaction estime qu'en réalité le nombre total de personnes, toutes nationalités confondues, disposant d'une fortune supérieure à 100 millions de francs suisses dépasse le millier, soit plus de trois fois les fortunes identifiées. Secret et discrétion restent donc la règle. L'évaluation des fortunes, très impactée par les cours de Bourse, marque donc un recul par rapport à 2010, recul qui serait très net si l'opération de mise en Bourse de Glencore n'avait artificiellement boosté l'évaluation globale. "Alors que le montant de la fortune totale stagne autour de 544 milliards, le nombre de milliardaires progresse pour atteindre 140 familles, contre 135 en 2010, signe que les plus riches des plus riches s'en sortent globalement mieux que les autres" conclut le magazine.
Parmi ceux-ci, on compte chez les Français, la famille Wertheimer, propriétaire de Chanel, mais aussi les familles Castel (vins), Primat (héritier Schlumberger), et Benjamin de Rothschild (Compagnie financière Edmond de Rothschild), toutes quatre basées à Genève et dotées d'un patrimoine supérieures à 2 milliards de francs suisses (1,63 milliards d'euros), jusqu'à 4 à 5 milliards, estime le magazine, pour les familles Wertheimer et Castel (voir le détail de chaque famille dans le tableau ci-dessous).
Nouveaux entrants dans la famille des "trois cents"
Si ces grandes familles du capitalisme français avaient quitté la France depuis longtemps, l'intérêt de l'enquête menée par le magazine Bilan réside dans l'identification de nouveaux entrants dans la liste des 300. Une entrée qui ne signifie pas nécessairement qu'ils viennent de passer la frontière, car ils peuvent être résidents suisses depuis dix ans et n'avoir été identifiés que récemment par le magazine. Ainsi en est-il de la famille de Nicolas Puech, qui a fait parler d'elle en se désolidarisant du reste de la famille Hermès lors de l'entrée par surprise de LVMH au capital de la maison de luxe, des frères Zorbibe qui ont vendu il y a longtemps Lancel au groupe Richemont, ou encore des frères Gabriel et Raphaël Harari, qui ont cédé en 2007 leur laboratoire pharmaceutique Negma à un génériqueur indien.
Ceux qui ont passé la frontière...
En revanche, d'autres sont bien arrivés récemment en Suisse, comme le français Denis Dumont, qui a fait fortune en créant et rachetant des enseignes de produits frais de qualité à prix discount, via son enseigne Grand Frais, ou Bruno Moineville, actionnaire aux côtés de Patrick Drahi et du fonds Cinven de Numericable, et arrivé discrètement à Vaud il y a près de trois ans.
Au secours, la gauche revient !
Si le flux s'accélère nettement depuis dix-huit mois, c'est en raison de la suppression du bouclier fiscal, que l'on voit venir depuis 2010, et de la perspective de voir revenir la gauche au pouvoir lors des élections de 2012 : "comme en 1981, la crainte de l'élection d'un président de gauche en France qui va devoir accroître la pression fiscale sur les plus riches pour satisfaire son électorat, incite nombre de Français à organiser leur sortie de France avant même l'élection", affirme, après moults entretiens avec les intéressés, le rédacteur en chef du magazine Bilan, Stéphane Benoît-Godet.


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