Les 20 plus riches d'Europe - Économie, Les plus de la rédaction - Bilan
extrait source BILAN.CH
Les 20 plus riches d'Europe - Économie, Les plus de la rédaction - Bilan:
PALMARÈS
Les 20 plus riches d'Europe - Économie, Les plus de la rédaction - Bilan:
PALMARÈS
Comment se sont construites les grandes fortunes européennes? Quels sont les secteurs économiques générateurs de richesse? De quels pays sont originaires les multimilliardaires du Vieux-Continent? Voilà quelques-unes des questions auxquelles ce dossier répond. De nombreux journaux établissent un classement national des personnes les plus riches.
L’hebdomadaire Challenges vient de publier son palmarès des «500 plus grandes fortunes de France». Le Sunday Times a fêté cette année la 25e édition de sa «Rich List» qui recense les Britanniques et les Irlandais.Le mensuel Manager Magazin compile une liste des fortunes allemandes alors que Forbes réalise un classement pour les Russes et une étude au niveau mondial. L’agence Bloomberg diffuse même sur internet une compilation interactive des 100 individus les plus riches de la planète. Une liste mise à jour quotidiennement par une vingtaine de journalistes qui traitent spécifiquement de la richesse.
Mais il n’existait pas de palmarès des plus fortunés d’Europe. Bilan s’est lancé dans l’aventure pour dresser la typologie de la richesse du Vieux-Continent. Première constatation, il faut posséder près de 6 milliards de francs pour entrer dans notre classement des 100 plus grandes fortunes d’Europe. Pour la première place, on observe un coude-à-coude entre Amancio Ortega Gaona et Ingvar Kamprad.
L’Espagnol, créateur de la marque d’habits Zara et propriétaire d’Inditex, est numéro un mondial du textile. Sa fortune est estimée à 49,1 milliards de francs. Il est suivi par le Suédois Ingvar Kamprad, ou plus précisément par sa famille (44,6 milliards). A 87 ans, le fondateur d’Ikea est en train de prendre progressivement sa retraite pour passer le relais à ses trois fils, Mathias, Peter et Jonas, qui ont la nationalité suisse. Loin derrière, la troisième marche du podium est disputée par deux Français.
Le patrimoine de Bernard Arnault est estimé à 29,8 milliards de francs. Via diverses holdings, il possède notamment 34% du capital du groupe de luxe LVMH. Liliane Bettencourt le talonne avec 28,5 milliards. L’héritière du groupe L’Oréal est ainsi la femme la plus riche du continent.
Vieille économie
En Europe, les grandes fortunes actuelles sont issues, à quelques rares exceptions près, de la «vieille économie». Contrairement à ce qu’on observe aux Etats-Unis, les secteurs des nouvelles technologies de l’information (internet, Facebook, etc.) sont quasiment absents dans notre palmarès.
Les plus importants patrimoines du Vieux-Continent se sont bâtis grâce à la grande distribution en proposant des articles à des prix très attractifs: dans le textile (Zara, H&M, C&A), l’ameublement (Ikea) ou l’alimentaire (Aldi, Lidl). La deuxième source de richesse se trouve à l’autre extrême, dans le monde du luxe, avec des prix élevés pour des produits haut de gamme. Des entreprises qui ont misé sur l’excellence et le sentiment d’exclusivité avec des griffes prestigieuses comme Hermès, Louis Vuitton, Chanel, Prada ou encore Armani.
Globalement, le secteur du commerce de détail en général représente un tiers de nos 100 plus grandes fortunes. La troisième origine de la richesse résulte de l’éclatement de l’URSS. Les milliardaires russes qui figurent dans notre classement ont habilement profité de la vague de privatisation qui a déferlé sur le pays dans les années 1990 pour acquérir au rabais les anciennes entreprises d’Etat.
Industrie, métallurgie, matières premières, énergie, transport, banque: la grande braderie postsoviétique a rempli les coffres de ces oligarques. Ce sont donc essentiellement des self-made-men, souvent partis au bas de l’échelle. Certains ont bénéficié d’appuis politiques pour se lancer dans les affaires et saisir des opportunités.
Ils étaient au bon endroit au bon moment et connaissaient les «bonnes personnes». Des fortunes individuelles, des personnes jeunes qui ne doivent rien à un quelconque héritage. En Europe de l’Ouest, on trouve surtout des groupes industriels qui se sont construits sur plusieurs générations familiales. On dénombre ainsi 52 héritiers dans notre classement. Des descendants qui ont su non seulement pérenniser l’entreprise à travers les siècles, mais aussi la développer en s’adaptant aux changements.
Luxe ou grande consommation
Par pays, le sommet du classement est occupé par les Allemands (27), devant les ressortissants russes (23). Les Français (12) obtiennent la troisième marche, juste devant les Italiens (7) à égalité avec les Suisses (7). On ne compte que trois Britanniques mais cinq Suédois. Des milliardaires qui apprécient la Confédération helvétique, puisque 26 des 100 plus grandes fortunes d’Europe habitent dans notre pays.
De nombreuses familles allemandes ont fait fortune dans la vente de biens de grande consommation. Des articles d’usage courant, plutôt destinés à la classe moyenne. C’est le cas des Henkel, qui commercialisent des produits de nettoyage, des savons et des colles (Persil, Le Chat, Mir, Fa, Pritt et Pattex), et des Reimann, qui distribuent des parfums (Calvin Klein) et des marques connues comme Calgon, Strepsils, Maison du Café, Bally ou Durex.
Commerce de détail toujours pour les familles Herz (café Tchibo, Nivea, La Prairie, Hansaplast), Oetker (mélanges pour pâtisserie, pizzas) ainsi que la dynastie Otto, active notamment dans la vente par correspondance (3 Suisses International, Quelle, Alba Moda). Sans oublier bien sûr les fondateurs des maxidiscounters Aldi et Lidl. En revanche, les Français et les Italiens ont plus misé sur une niche du marché et sur les produits de luxe, visant des consommateurs plus aisés.
Mentionnons les groupes LVMH de Bernard Arnault (Christian Dior, Louis Vuitton, Bulgari) et Kering de François Pinault (Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron) ainsi que les familles Hermès et Wertheimer (Chanel). Et pour les Italiens, Miuccia Prada, Leonardo Del Vecchio (Luxotica) et Giorgio Armani.
Des structures offshore
La crise financière à Chypre a confirmé que de nombreux milliardaires russes contrôlent leurs sociétés via des structures offshore. Leur patrimoine est souvent à l’abri dans des holdings basées dans des paradis fiscaux comme les îles Vierges britanniques, Gibraltar ou les Bahamas.
Une situation qui irrite Vladimir Poutine. Le président tente de faire revenir cet argent au pays. Ce n’est donc probablement pas par hasard que, après avoir fait fortune dans les matières premières, des milliardaires russes ont changé de stratégie pour investir massivement dans l’immobilier de luxe, aux Etats-Unis, à Londres ou en Suisse, et dans le secteur des nouvelles technologies avec des sociétés comme Apple, Twitter, LinkedIn ou Facebook.
Dernier constat, le secteur des médicaments a fait la richesse de diverses familles. Au fil des siècles, les petites entreprises sont devenues des multinationales de la pharmacie alors que les apothicaires locaux se sont développés pour se transformer en chaînes de magasins présents mondialement. Il est vrai qu’en période de crise les gens sont encore plus souffrants. La maladie des uns fait la fortune des autres.
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