Pourquoi sommes-nous accros à Instagram ?
« Le comportement est lié à trois éléments : la motivation, la capacité d’entreprendre cette action et un déclencheur » explique B.J Fogg, professeur à l'université de Stanford et auteur du livre « the tiny small changes habits », un modèle d'analyse et de conception du comportement humain. Avec Instagram, le déclencheur représente un état d’anxiété, une crainte de passer à coté de quelque chose d’incroyable. Cette inquiétude enclenche un réel besoin de capturer le moment en le photographiant, de peur que celui-ci ne disparaisse à jamais. Notre motivation, elle, va découler du désir de nous montrer sur le réseau social afin d'obtenir la validation des autres.
Likes, followers et commentaires, inconsciemment, chacune de ces interactions aura un réel impact sur notre bonheur ! Mais pourquoi avons-nous tant besoin d’une validation extérieure ? Selon le psychologue Albert Bandura, l’être humain est un animal social qui cherche constamment à faire partie d’un groupe. Il a pour habitude de s’évaluer vis-à-vis du regard d’autrui, lui permettant de se situer dans la société et ainsi valider son estime de soi. Instagram ne sert alors plus à voir le monde, mais à se voir soi-même… Quelles en sont les conséquences sur notre bien-être ?
Vacances idylliques, intérieur luxueux, garde-robe à rallonge, on ne compte plus le nombre d’influenceurs à la vie de rêve sur Instagram ! Aujourd’hui, les marques ne jurent que par eux pour assurer leurs ventes et booster le lancement de leurs nouveaux produits. Selon une étude de la Royal Society, Instragram serait le champion pour accentuer l’effet de solitude, engendrer une mauvaise estime de soi, de l’anxiété et de la dépression, en particulier chez les jeunes. Mais cela n’a rien d’étonnant… N’importe quelle vie peut paraître banale à côté d’un compte passé sous filtre où les moments sont spécialement choisis pour se mettre en valeur. À la vue des photos des autres, on remet sans cesse en question notre vie et l’image que l’on renvoie de soi.