De la viande clonée dans nos assiettes? - Savoir: Sciences - tdg.ch

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a autorisé en 2008 la commercialisation des produits provenant d'animaux clonés et de leur progéniture, estimant qu'ils étaient «aussi sûrs que ceux des animaux conventionnels».
En dépit d'un taux de succès relativement faible - de 15% à 30% selon M. Peyraud -, le clonage a poursuivi son bonhomme de chemin aux Etats-Unis. La société texane ViaGen s'enorgueillit sur son site d'avoir «développé des milliers d'animaux clonés en bonne santé et actifs», avec sa maison-mère Trans Ova Genetics.
L'Argentine, le Brésil, le Canada, l'Australie pratiquent également le clonage d'animaux d'élevage. La Chine a fait sensation fin 2015 avec l'annonce de la construction d'une usine de clonage de divers animaux. La société Boyalife promet 100'000 embryons de vaches la première année et un million par an à terme.
Un rapport d'experts remis en novembre à la Commission européenne admet une «possibilité» que des aliments issus d'une progéniture de clones se retrouvent dans l'assiette des consommateurs européens. Cela en raison des importations de viande et lait en provenance de pays tiers, mais aussi d'importation d'animaux vivants et de matériel génétique utilisé pour la reproduction animale dans l'UE.
«Les Européens mangent sans doute à leur insu de la viande issue de descendants de clones en l'absence de traçabilité et d'étiquetage», déclare à l'AFP Pauline Constant, porte-parole du BEUC (Bureau européen des associations de consommateurs). «Ce n'est plus acceptable», estime cette fédération d'associations qui demande aux états de l'UE de presser la Commission européenne d'avancer sur ce dossier.
Problèmes de santé animale
L'agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) n'a pas d'inquiétudes pour la santé humaine. Mais elle pointe «les problèmes de santé animale et de bien-être des animaux» associés au clonage.
«La mortalité embryonnaire est élevée, la mise bas peut être difficile, certains animaux naissent trop gros ou avec des pathologies lourdes», note M. Peyraud. Des cas de veaux à trois pattes ou d'animaux à deux têtes ont été rapportés, dit-il.
En septembre, le Parlement européen a réclamé à une large majorité que non seulement les animaux d'élevage clonés soient interdits dans l'UE mais aussi leurs descendants et les produits en étant issus. Une position plus stricte que celle prônée par la Commission qui souhaite ménager les Etats-Unis.
Le rapport d'experts met en avant le coût très élevé d'un éventuel étiquetage des denrées alimentaires obtenues à partir d'animaux clonés, notamment pour le porc.Mais le BEUC plaide en faveur d'une telle mesure. «Les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils mettent dans leur assiette», estime-t-il, en suggérant de commencer par étiqueter la viande bovine. (ats/nxp)
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