L'inactivité physique coûte 67,5 milliards de dollars par an
Ce total se répartit en 53,8 milliards dollars de
dépenses de santé et 13,7 milliards de dollars de perte de productivité,
selon ces travaux parus dans la revue médicale britannique The Lancet.
Plus de 5 millions de décès par an liés à la sédentarité
Cette
étude, qui porte sur 142 pays représentant 93% de la population
mondiale, est la première à chiffrer le coût de la «pandémie» de
sédentarité. Elle fait partie d'une série d'articles publiés par le
journal médical à la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques à Rio, le
5 août.
Le coût réel pourrait être encore plus
élevé, avertissent les auteurs car leur évaluation inclut uniquement les
cinq grandes maladies associées à l'inactivité physique: maladie
coronarienne, AVC, diabète de type 2 (le plus fréquent), cancer du sein
et du colon. Les montants ont été calculés en «dollars internationaux» -
l'équivalent de ce qu'un dollar américain permettrait d'acheter aux
États-Unis sur l'année considérée.
La sédentarité
est associée à plus de cinq millions de décès dans le monde chaque
année, note la revue. Les pays riches supportent en proportion une plus
large part du fardeau financier de l'inactivité (80,8% des coûts de
soins de santé et 60,4% des coûts indirects). Pour les pays à revenu
faible et moyen, le coût s'exprime principalement en termes de maladies
et de morts prématurées. Ces pays se développant, si la sédentarité
continue à augmenter, le fardeau financier augmentera aussi pour eux,
souligne Melody Ding de l'Université de Sydney, qui a dirigé la
recherche.
150 minutes d'activité physique par semaine recommandées
Selon
une deuxième étude publiée dans The Lancet, les gens peuvent annuler le
risque accru de décès lié à une position assise huit heures par jour,
en faisant au moins une heure d'exercice quotidien. La marche rapide à
5,6 km/h ou la pratique du vélo pour le plaisir à 16 km/h en sont des
exemples.
L'Organisation mondiale de la Santé
(OMS) préconise, elle, au moins 150 minutes d'activité physique par
semaine. Soit beaucoup moins que les 60 minutes quotidiennes
recommandées dans l'étude, qui a analysé des données concernant plus
d'un million de personnes. Or, 25% seulement des personnes environ
pratiquent une heure ou plus d'activité physique par jour, d'après ces
données.
«Pour beaucoup de gens qui se rendent au
travail et ont des emplois de bureau, il n'y a aucun moyen d'échapper à
la position assise prolongée», admet Ulf Ekelund de l'Ecole norvégienne
des sciences du sport, coauteur de ces travaux.
Les financements restent insuffisants car le problème de l'activité physique n'est pas pris suffisamment au sérieux
Une heure d'activité physique par
jour est l'idéal, mais si cela est ingérable, faire au moins un peu
d'exercice quotidien peut aider à réduire le risque. Comme courir le
matin, aller au travail en vélo ou encore faire une promenade à midi,
suggère-t-il.
Face à la «pandémie» de sédentarité, la
réaction «a été beaucoup trop lente», constate pour sa part le
professeur Jim Sallis de l'Université de Californie à San Diego
(Californie, Etats-Unis), qui s'est penché sur les progrès enregistrés
depuis les Jeux olympiques de 2012 dans ce numéro du Lancet.
«Les
financements restent insuffisants car le problème de l'activité
physique n'est pas pris suffisamment au sérieux», déplorent les Dr
Richard Horton et Pam Das, rédacteurs en chef du journal médical.