Comment l'armée répartit les stocks de Tamiflu en France
LE MONDE | 06.05.09 | 15h19 • Mis à jour le 06.05.09 | 16h59
a grippe A (H1N1) continue de se propager. Selon le bilan réalisé mercredi 6 mai par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus aurait fait 30 morts sur 1 490 cas diagnostiqués dans 22 pays. Le Mexique, les Etats-Unis et le Canada sont les plus affectés. Au Mexique, l'alourdissement du bilan serait dû au retard accumulé dans les analyses médicales, l'épidémie étant, selon les autorités sanitaires, en déclin et sous contrôle.
En France, où un cinquième cas a été confirmé, l'Institut Pasteur a annoncé, mardi, qu'il venait de mettre au point un test permettant de détecter le virus en douze heures. Quoi qu'il en soit, comme on dit en langage militaire, les stocks de traitements antiviraux ont été "prépositionnés". Les opérations de transport (discrètes, sans aucune escorte) ont été réalisées entre le 27 avril et le 2 mai. Les cartons sont partis de la pharmacie centrale des armées (PCA) située près d'Orléans, et ont été livrés aux établissements de santé civils : hôpitaux, SAMU ou SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) sur l'ensemble du territoire.
Quelle est la proportion des stocks qui a déjà été acheminée ? Impossible à savoir. En revanche, on connaît les quantités officiellement disponibles. Le directeur général de la santé, le professeur Didier Houssin, a fait état de 33 millions de traitements (soit une boîte de dix doses pour un adulte dont le poids est supérieur à 40 kg) : 9 millions de Relenza (utilisé en inhalation) et 24 millions de Tamiflu.
RESSORTISSANTS FRANÇAIS
Les stocks de Tamiflu sont disponibles sous deux formes : des gélules de 75 mg (dont le monopole appartient au laboratoire Roche) - 10 % seraient à l'heure actuelle périmées -, et de la poudre en vrac (phosphate d'oseltamivir) à partir de laquelle la PCA fabrique des comprimés sécables. Depuis le 29 avril, Roche France a suspendu ses livraisons aux pharmaciens et aux grossistes, les réservant aux autorités de santé.
Les Français qui vivent hors de l'Hexagone n'ont pas été oubliés. Les ambassades françaises à l'étranger disposent d'ores et déjà des traitements nécessaires (ainsi que de masques) à la protection de leurs ressortissants. Idem pour les troupes françaises qui sont en opération extérieure.
L'acheminement est en cours vers les territoires d'outre-mer. Depuis 2006, des exercices ont lieu environ trois à quatre fois par an pour vérifier la fiabilité du dispositif mis en place dans le cadre du Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC), et qui fédère notamment le ministère de la santé, l'état-major des armées et le ministère de l'intérieur. Plus de 200 personnes se prêtent au jeu de ces alertes virtuelles.
Les attentats des années 1980 sur le territoire français ont conduit à l'élaboration de plans de protection de la population contre les menaces chimiques et nucléaires. Ou de pandémies. La PCA fabrique ainsi depuis les années 1990 des comprimés d'iodure de potassium destinés à lutter contre la radiocontamination, qu'elle soit liée à une attaque nucléaire ou à une fuite dans une centrale.
Marie-Béatrice Baudet
Article paru dans l'édition du 07.05.09
a grippe A (H1N1) continue de se propager. Selon le bilan réalisé mercredi 6 mai par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus aurait fait 30 morts sur 1 490 cas diagnostiqués dans 22 pays. Le Mexique, les Etats-Unis et le Canada sont les plus affectés. Au Mexique, l'alourdissement du bilan serait dû au retard accumulé dans les analyses médicales, l'épidémie étant, selon les autorités sanitaires, en déclin et sous contrôle.
En France, où un cinquième cas a été confirmé, l'Institut Pasteur a annoncé, mardi, qu'il venait de mettre au point un test permettant de détecter le virus en douze heures. Quoi qu'il en soit, comme on dit en langage militaire, les stocks de traitements antiviraux ont été "prépositionnés". Les opérations de transport (discrètes, sans aucune escorte) ont été réalisées entre le 27 avril et le 2 mai. Les cartons sont partis de la pharmacie centrale des armées (PCA) située près d'Orléans, et ont été livrés aux établissements de santé civils : hôpitaux, SAMU ou SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) sur l'ensemble du territoire.
Quelle est la proportion des stocks qui a déjà été acheminée ? Impossible à savoir. En revanche, on connaît les quantités officiellement disponibles. Le directeur général de la santé, le professeur Didier Houssin, a fait état de 33 millions de traitements (soit une boîte de dix doses pour un adulte dont le poids est supérieur à 40 kg) : 9 millions de Relenza (utilisé en inhalation) et 24 millions de Tamiflu.
RESSORTISSANTS FRANÇAIS
Les stocks de Tamiflu sont disponibles sous deux formes : des gélules de 75 mg (dont le monopole appartient au laboratoire Roche) - 10 % seraient à l'heure actuelle périmées -, et de la poudre en vrac (phosphate d'oseltamivir) à partir de laquelle la PCA fabrique des comprimés sécables. Depuis le 29 avril, Roche France a suspendu ses livraisons aux pharmaciens et aux grossistes, les réservant aux autorités de santé.
Les Français qui vivent hors de l'Hexagone n'ont pas été oubliés. Les ambassades françaises à l'étranger disposent d'ores et déjà des traitements nécessaires (ainsi que de masques) à la protection de leurs ressortissants. Idem pour les troupes françaises qui sont en opération extérieure.
L'acheminement est en cours vers les territoires d'outre-mer. Depuis 2006, des exercices ont lieu environ trois à quatre fois par an pour vérifier la fiabilité du dispositif mis en place dans le cadre du Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC), et qui fédère notamment le ministère de la santé, l'état-major des armées et le ministère de l'intérieur. Plus de 200 personnes se prêtent au jeu de ces alertes virtuelles.
Les attentats des années 1980 sur le territoire français ont conduit à l'élaboration de plans de protection de la population contre les menaces chimiques et nucléaires. Ou de pandémies. La PCA fabrique ainsi depuis les années 1990 des comprimés d'iodure de potassium destinés à lutter contre la radiocontamination, qu'elle soit liée à une attaque nucléaire ou à une fuite dans une centrale.
Marie-Béatrice Baudet
Article paru dans l'édition du 07.05.09