La 21e édition du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières

 

Les effets de l’industrie du simulacre

L’édition 2023 met en effet en lumière les effets fulgurants de l’industrie du simulacre dans l’écosystème numérique sur la liberté de la presse. Dans 118 pays, soit les deux tiers des pays évalués par le Classement, la majorité des répondants au questionnaire signalent une implication des acteurs politiques de leur pays dans les campagnes de désinformation massive ou de propagande; de manière régulière ou systématique. La différence s’estompe entre le vrai et le faux, le réel et l’artificiel, les faits et les artefacts, mettant en péril le droit à l’information. Les capacités de manipulation inédites sont utilisées pour fragiliser celles et ceux qui incarnent le journalisme de qualité, en même temps qu’elles affaiblissent le journalisme lui-même.

Le développement spectaculaire de l’Intelligence artificielle (IA) générative bouleverse l’univers déjà fragilisé des médias, qui avaient déjà été largement mis à mal par le Web 2.0. Le propriétaire de Twitter, Elon Musk, pousse quant à lui à l’extrême une logique arbitraire et censitaire, démontrant que les plateformes sont des sables mouvants pour le journalisme

L’industrie de la désinformation dissémine des productions manipulatoires à grande échelle, comme l’a prouvé une enquête du consortium Forbidden Stories, un projet incubé au sein de RSF. Et voilà que l’IA digère les contenus pour régurgiter des synthèses qui font fi de la rigueur et de la fiabilité. 

La cinquième version de Midjourney, une IA qui génère des images de très haute définition, alimente les réseaux sociaux en faux de plus en plus  vraisemblables et indétectables comme l’ont montré les photographies assez saisissantes de réalisme d’une arrestation musclée de Donald Trump, ou de Julian Assange dans un état végétatif, ceint d’une camisole de force, qui ont été reprises de manière virale.

Guerre de propagande

Le terrain est propice à l’expansion de la propagande de la Russie (164e), qui perd encore 9 places au Classement 2023. Tandis que Moscou a mis en place en un temps record un nouvel arsenal médiatique dédié à la propagation du discours du Kremlin dans les territoires occupés du sud de l’Ukraine, une chape de plomb s’est abattue sur les derniers médias indépendants russes, interdits, bloqués et/ou déclarés “agents de l’étranger”. Les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine (79e) contribuent à ce que ce pays affiche l’un des plus mauvais scores de l’indicateur sécuritaire du Classement. 

extrait article du site https://rsf.org/fr


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