Comment la Grèce a maquillé ses comptes publics depuis 1997


extrait source

 http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2015/09/077







"Le deal avec Goldman Sachs qui a tourné au cauchemar.  Pour bien comprendre ce qu'il s'est passé, il faut remonter au début des années 2000. La Grèce mandate Goldman Sachs comme banque-conseil pour l'aider à réduire le service de sa dette. Jusque-là, rien d'anormal. Fin 2001, ils se mettent d'accord sur un deal :convertir la dette étrangère de la Grèce en euros, via un «swap de devises». 

Ce mécanisme financier n'est pas illégal - il a d'ailleurs été utilisé par d'autres pays européens (Italie) avec d'autres grandes banques (JP Morgan). Mais il échappait alors encore aux contrôleurs européens. Plus pernicieux, ce «swap», baptisé Eole (le dieu du vent) a été opéré sur la base d'un taux de change artificiel, qui a permis à la Grèce de recevoir encore plus d'argent frais, qu'elle rembourserait plus tard... avec ses futures recettes de taxes d'aéroports et de recettes de loterie nationale. 

In fine, l'opération a permis à la Grèce de sortir 2,8 milliards d'euros de dette de ses comptes officiels de 2002. En affichant un taux d'endettement de 103,7% au lieu de 105,3%, la Grèce a pu continuer à emprunter auprès de la BCE, et les Grecs à vivre au-dessus de leurs moyens. Pour sa prestation de conseil, Goldman Sachs a encaissé quelque 600 millions d'euros, selon Bloomberg . 

Parallèlement, Goldman Sachs a investi dans des «swaps de taux d'intérêt à long terme à taux variables» ou «CDS souverains», comme elle le confirme dans un communiqué. Traduction: la banque achète des produits dérivés basés sur les obligations grecques, qui sont une sorte d'assurance contre la faillite de la Grèce - une manière étonnante de considérer l'avenir de son propre client.
Pas de chance, juste après l'accord, les attentats du 11 septembre ébranlent la planète finance et l'opération tourne au cauchemar pour la Grèce qui renégocie avec Goldman Sachs. En 2002, le CDS est transformé en «swap sur l'inflation dans la zone euro». Le résultat est encore pire. Au final, la banque aura encaissé 5,1 milliards d'euros, soit presque le double du prêt initial.
L'exécution financière de la Grèce 

 En 2005, la «comptabilité créative» se poursuit. Goldman Sachs vend le deal de 2001 à la National Bank of Greece (ou NBG, la première banque commerciale grecque). Puis, début 2009, ils créent ensemble une société basée à la City, baptisée Titlos. Ce «véhicule de titrisation» va permettre de transformer le swap en obligations à échéance 2039 (de quoi repousser le problème), et ainsi s'en servir comme gage pour de nouveaux emprunts auprès de la BCE. 

Fin 2009, alors que rien ne va plus en Grèce, Goldman Sachs et le fonds Paulson tentent une ultime proposition, qui aurait permis à la Grèce de décaler dans le temps le poids de la dette sociale grecque. Mais cette fois-ci, Papandréou refuse.
Le défaut grec ne fait plus de doute. Goldman Sachs et ses compères de Wall Street le savent très bien. S'ils ne sont pas responsables de la gestion chaotique des finances publiques grecques, ils n'ont eu aucun état d'âme à accélérer et à profiter de la faillite du pays. Cinq ans après, la Grèce vient de signer son troisième plan d'aide après du FMI, de l'Union européenne et de la BCE."




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