Comment Facebook a permis aux Gilets Jaunes de se mobiliser - CNET France





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En fait, Facebook et les Gilets Jaunes étaient faits pour s’entendre. C’était quasiment écrit. Car si l’on en croit Tristan Mendès France, enseignant en cultures numériques à l'Université Paris-Diderot, "Facebook est l'espace idéal de floraison pour ce type de mouvement déstructuré, atomisé et sans véritable représentant : comme eux, le réseau social n'a pas de centre, il repose sur des communautés". 

Ce mouvement, qui compte des jeunes mais aussi « beaucoup de personnes âgées », aurait-il pu naître ailleurs que sur ce réseau social, qui brasse 34 millions d’utilisateurs français de tous âges, pas forcément tout jeunes, et de toutes catégories sociales ? "Si Facebook n'était pas là, cette détresse sociale incontestable n'aurait jamais pu atteindre la proportion qu'elle a atteint en termes de visibilité », remarque en tout cas Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l'information à l'université de Nantes. 

 Les Gilets Jaunes doivent une fière chandelle à Mark Zuckerberg, qui a modifié l’algorithme de son réseau social début 2018, pour mettre en avant les contenus personnels et les groupes, au détriment des pages des médias traditionnels. 
Ainsi, c’est en grande partie grâce à cet algorithme, dont le but est, selon le fondateur de Facebook, de permettre aux gens de « s’entraider » à partir d’un « terreau commun » et « d’aider à établir un dialogue direct et responsable entre les gens et leurs représentants élus », que leurs groupes ont pu rassembler autant d’internautes et gagner en notoriété. Jusqu’à se matérialiser en manifestations dans le monde réel, « IRL », aboutissant à des rencontres avec le gouvernement… et à des mesures en faveur du pouvoir d’achat. 

 Cette façon de s’organiser en ligne et de faire ensuite bouger les lignes fait forcément penser au Printemps Arabe, qui se serait développé entre autre sur Twitter et Facebook, ces deux réseaux sociaux ayant permis en 2010-2011 aux Tunisiens et aux Egyptiens de se mobiliser et de partager des infos. En ce début de 21e siècle, les révolutions naîtront-elles désormais toutes sur Internet ? 

L’algorithme de Facebook, qui permet aux messages d’Eric Drouet et Fly Rider de remonter dans les fils d’actu des internautes, et à leurs vidéos de devenir virales, Olivier Ertzscheid le surnomme « l’algorithme des pauvres gens », qui permet, « avec l'effondrement des corps intermédiaires (syndicats et partis politiques) » et « la multiplication et la prégnance des écrans et des pratiques connectées substitutives à la sociabilité physique », de dessiner « en creux un changement de sociabilité ». Finis, les bons vieux syndicats : place aux groupes Facebook. « Et à l'échelle du nombre d'utilisateurs de la plateforme, il serait fou de ne pas y voir le terreau d'un changement de société ou à tout le moins de la manière et des moyens de faire société », en conclut le chercheur."


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