l’automatisation présentait un risque pour 47 % des emplois

source Pour l’OCDE, la robotisation ne menace « que » 9 % des emplois, Sciences & Prospectives:


La définition la plus précise du robot pourrait être : « Système automatique mécanisé capable d’effectuer une ou plusieurs tâches, dans un environnement donné, de manière autonome, par l’exécution d’un programme ».




En 2013, deux chercheurs d’Oxford estimaient que l’automatisation présentait un risque pour 47 % des emplois. Une étude de l’OCDE juge que la menace est bien moindre.

La « robolution » est en marche, mais combien détruira-t-elle d'emplois ? En 2013, deux chercheurs de la Oxford Martin School, Carl Benedikt Frey et Michael Osborne, avaient fait sensation en estimant que « 47  % du total des emplois aux Etats-Unis » présentaient de grands risques de devenir automatisables , « peut-être à une échéance d'une décennie ou deux ». Près d'un emploi sur deux menacés par les progrès de la robotique et de l'intelligence artificielle dans la plus grande économie du monde : le chiffre est devenu un emblème des enjeux - et des dangers - de ce que les experts appellent « Le deuxième âge de la machine » (Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson, du MIT) ou la « Quatrième révolution industrielle » (thème du dernier Forum de Davos).

Méthode différente

Osborne et Frey ont-ils surestimé les conséquences prévisibles de l'automatisation sur l'emploi ? C'est ce qui ressort à la lecture d'une nouvelle étude, réalisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a été dévoilée ce mercredi à Paris. Selon les experts de l'institution, le pourcentage des emplois automatisables serait de « seulement » 9  % en moyenne dans les 21 pays de l'OCDE. « La menace générée par les avancées technologiques semble donc bien moindre » que celle estimée jusqu'à présent.
Comment expliquer une telle différence ? Par la méthode employée. Celle de Frey et Osborne partait du principe que les professions dans leur ensemble, et non les tâches isolées, seraient automatisées. « Leur étude suppose que tous les emplois au sein d'une profession sont identiques, alors que ce n'est pas le cas », explique Stefano Scarpetta, directeur Emploi, travail, affaires sociales de l'OCDE. En effet, deux travailleurs exerçant la même profession (qu'il s'agisse d'un journaliste, d'un mécanicien ou d'un conseiller juridique) ne réalisent pas les mêmes tâches. Et, dans la plupart des professions, ces tâches évoluent depuis longtemps. En s'appuyant sur les déclarations des travailleurs concernant les tâches qu'ils accomplissent,les chercheurs de l'OCDE arrivent à la conclusion qu'en moyenne, seulement 9  % des emplois présentent un risque élevé d'automatisation - c'est à dire ceux dont au moins 70 % des tâches sont automatisables.

Disparités

L'étude révèle cependant des disparités entre les emplois  : le risque d'automatisation atteint 40 % pour les travailleurs les moins instruits (niveau inférieur au second cycle du secondaire, c'est à dire niveau troisième en France), il est inférieur à 5  % pour les diplômés de l'université. L'OCDE note également des disparités entre pays : à peine 6 % des emplois sont automatisables en Finlande, Estonie ou Corée, contre 12 % en Autriche, Allemagne et Espagne. Quant à la France, elle se situe dans la moyenne (9 %).
Si elle écarte ouvertement le scénario d'un « chômage technologique massif » évoqué depuis plusieurs années, cette étude ne saurait être taxée d'optimisme. D'abord parce qu'à la seule échelle de la France, l'automatisation de 9 % des emplois signifierait quelque 2 millions de chômeurs supplémentaires. Ensuite parce que ce phénomène s'inscrit dans un contexte de polarisation du marché du travail, où le fossé se creuse entre « les travailleurs coincés dans des emplois peu qualifiés et mal rémunérés » et ceux bénéficiant d'emplois « assurant une rémunération et un bien-être suffisants. » Au-delà de la robotisation, la dernière « Synthèse sur l'avenir du travail » de l'OCDE, également publiée hier, met d'ailleurs en avant les bouleversements annoncés par l'essor des plates-formes de travail à la demande (Uber, TaskRabbit, Youpijob...), qui peuvent contribuer à aggraver la précarité.
Benoît Georges
@bengeorges 

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