Facebook n’est plus «le» réseau social | Slate.fr

Certains signes portent aujourd’hui à croire que Facebook a peut-être atteint ses limites. Non pas en tant que plateforme multimédia, ni en tant qu’espace du web où les internautes passent du temps, et certainement pas en tant qu’entreprise.
Mais en tant que réseau social en soi –un lieu où l’on se rend pour être en contact avec ses amis et ses connaissances–, Facebook commence peut-être tout juste à perdre de sa superbe.
Mais en tant que réseau social en soi –un lieu où l’on se rend pour être en contact avec ses amis et ses connaissances–, Facebook commence peut-être tout juste à perdre de sa superbe.
Soyons clair: on va toujours autant sur Facebook. Les statistiques les plus récentes dénombrent plus de 1 milliard de connexions par jour et 1,6 milliard d’utilisateurs actifs. Mais ceux-ci sont moins nombreux à s’en servir pour socialiser réellement. Selon des données confidentielles de l’entreprise obtenues par le blog technique The Information, Facebook connaît un fléchissement du «partage original» (original sharing): il s’agit des informations que postent les utilisateurs sur eux-mêmes et sur leur vie privée, par opposition aux articles trouvés ailleurs sur internet qu’ils partagent. Des sources du groupe Bloomberg confirment cette tendance, ajoutant qu’en interne l’entreprise l’explique par«l’écroulement du contexte» (context collapse), un concept universitaire vulgarisé par Danah Boyd pour décrire la manière dont les médias sociaux tendent à brouiller la frontière entre la communication interpersonnelle et la communication de masse.
Posts personnels en perte de vitesse
Quels que soient ses effets sur l’ensemble des chiffres de l’entreprise, ce phénomène est bien réel. Poster des photos de votre bébé ou de vos vacances, des mises à jour de votre statut qui expriment votre humeur ou votre état d’esprit, des messages charmeurs à votre flirt secret: voilà le genre d’échanges interpersonnels que l’on réserve en général à ses proches ou tout au moins à des gens que l’on sait bien disposés à notre égard.
Mais, à mesure de l’expansion de Facebook, avec en parallèle l’allongement de la liste d’amis d’un utilisateur moyen, presque tout le monde a réalisé que, partager quelque chose sur Facebook, c’est peut-être aussi bien le partager avec la terre entière. Bien que l’on puisse limiter la diffusion d’un post donné en réglant les paramètres de confidentialité, ceux-ci ne sont pas toujours très clairs et leur mise en place peut se révéler fastidieuse. Et, pour ne rien arranger, le propre logiciel de Facebook surveille tout ce que vous faites sur le site pour cerner votre profil, lequel est ensuite transmis à d’autres entreprises qui vous alimentent en publicités correspondant à vos caractéristiques démographiques précises. Sachant tout cela, une seule chose peut surprendre en ce qui concerne cette baisse présumée du partage original: qu’elle ait tant tardé à se produire.
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