What’s next ? L’intelligence artificielle va transformer Internet | Meta-media | La révolution de l'information
What’s next ? L’intelligence artificielle va transformer Internet | Meta-media | La révolution de l'information:
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Un conseil : pour entrevoir les technos de demain, suivez les capital-risqueurs !
Ils se bousculaient cette semaine à Boston à la conférence annuelle EmTech du MIT consacrée aux technologies émergentes pour jauger des dernières avancées en robotique, intelligence artificielle, neurosciences, technos cognitives, internet des objets, nouvelles imprimantes 3D, comme en énergies renouvelables ou en sécurité alimentaire.
Voici ce que j’ai retenu de la pointe avancée de la high-tech mondiale :
Intelligence artificielle, « machine learning » et « deep learning » concentrent tous les efforts
« Celui qui gagnera la bataille de l’intelligence artificielle, gagnera celle de l’Internet », prédit Andrew Ng, scientifique-en-chef chez Baidu, 1er moteur de recherche chinois.Pour cet ancien responsable du projet « Google Brain », toujours installé dans la Silicon Valley à la tête de son nouveau laboratoire, les choses sont simples : « l’intelligence artificielle va transformer Internet. Un Internet, qui, après avoir été dominé par le texte, va l’être par la voix et l’image ». « D’ici 5 ans, la moitié du search sera réalisé par la parole et par des images », assure Ng.
Neuro, le mot-clé du moment !
En intelligence artificielle, les techniques de « deep learning » font appel à des algorithmes brassant d’énormes quantités de données à l’aide de très grosses puissances informatiques. En s’inspirant de modèles neuronaux en réseaux, les machines apprennent. L’arme secrète est ici la taille : plus les échantillons et les connexions sont importants (en milliards), meilleurs sont les résultats.
La reconnaissance vocale, celle des visages, ou des publicités figurent parmi les premières applications concrètes de ce type d’intelligence artificielle. Tout juste lancé,« Baidu Eye » assistant de connaissance porté autour de la tête, est doté d’une caméra qui reconnaît et d’un micro qui chuchote à l’oreille les résultats.
D’autres applications sont à prévoir en imagerie médicale, en géo-localisation.
Promesses et conditions de l’internet des objets
Une des promesses les plus séduisantes du tout Internet réside dans la combinaison des technologies où sont associées intelligence artificielle, modélisation prédictive, amélioration des batteries, meilleure gestion en temps réel de l’offre et la demande.
Aujourd’hui, « les systèmes ne sont ni intégrés, ni coordonnés, ni résilients », et 60% de l’énergie est par exemple gaspillée !, regrette Bryan Hannega, responsable du labo public américain sur les énergies renouvelables NREL.« Il faut aussi que les gens aient envie de ces objets (importance du design et de l’interface), qu’ils soient en mesure de contrôler l’expérience enrichie, et qu’ils perçoivent une amélioration dans leur vie quotidienne », estime Yoky Matsuoka, VP de Nest et prof de robotique au MIT.
Beaucoup d’innovations dans les drones, nouveaux outils de création de contenus
Après les drones militaires et les drones de loisirs à bas coût, l’heure est aux drones commerciaux, même si toutes les autorisations officielles ne sont pas encore données.
Caméras volantes, les drones deviennent désormais des plateformes de créations de contenus et de données diffusées instantanément pour de multiples usages : médias, agriculture, secours, surveillance, …
Apprendre aux robots à travailler avec les humains
C’est un des principaux défis à l’heure où les robots se multiplient. Dans les usines, ils restent à part, souvent derrière des cages pour réaliser des tâches précises et répétitives. Mais de plus en plus sûrs et intelligents, ils se rapprochent des hommes et apprennent à collaborer dans l’espace.
Désormais propriété de Google, Boston Robotics a présenté Atlas, son robot humanoïde, capable de marcher sur tous les terrains, d’ouvrir des portes, de s’asseoir dans un véhicule…
Leur reste toutefois beaucoup à appendre : ils restent faibles dans la coordination, la dextérité, la synthèse de connaissances.
IBM Watson vend ses services à de nombreux secteurs
Depuis sa spectaculaire victoire au jeu télévisé Jeopardy en 2011, l’ordinateur vedette d’IBM a appris à reconnaître la parole et continue d’apprendre de ses expériences. Il vend désormais ses services (cloud et API) aux industries de la santé et de la finance, toutes deux obligées de traiter rapidement des myriades de données, devenus trop nombreuses à ingurgiter pour les humains.
Il permet de lister des hypothèses, de hiérarchiser des propositions, d’exclure des solutions.
Les prochains secteurs visés sont le juridique, l’éducation et la police.
Mais pour Watson aussi, des progrès restent à faire. Il a toujours du mal à évaluer l’ambiguïté d’une situation, à trier des dialogues humains dans le bon contexte, à clarifier une question imparfaite.
Début d’une nouvelle ère de meilleure compréhension numérique
« Nous vivons, en ce moment, une nouvelle révolution, celle de la compréhension numérique », assure Andrew Lippman, directeur de programmes au MIT Media Lab.
Cette nouvelle compréhension est permise par « quatre évolutions arrivées à maturité » :
- Les données qui, après avoir été mises en silos, révèlent des informations et alimentent la connaissance. Ce n’était pas le cas il y a 2 ou 3 ans. Reste à mieux interpréter et représenter.
- Les capteurs, désormais installés sur chaque individu, via le smart phone.
- La reconnaissance des humains par les machines (vocale, faciale, émotionnelle)
- La compréhension de l’espace par les machines.
Mais indispensable réinvention de l’éducation et des institutions
Pour faire face aux problèmes sociaux liés à la disparition de nombreux jobs tués par l’automatisation galopante, il sera crucial de transformer l’éducation « en privilégiant la créativité sur la routine et la répétition », résume Andrew Ng, également fondateur des cours en ligne Coursera.
Les changements vont être beaucoup plus rapide que lors de la révolution industrielle au 19ème siècle quand il fallait seulement adapter progressivement les générations suivantes. Cette fois, les gens seront eux-mêmes directement touchés.
« Honte à nous si nous ne trouvons pas les moyens de partager la nouvelle prospérité en accélérant la réinvention du système éducatif, fiscal et les institutions », estime Erik Brynjolfsson, directeur au MIT et co-auteur du best-seller de l’année « The Second Machine Age ».
« Objectif Lune ! » La méthode Google est plébiscitée : faire x 10 !
Au lieu de chercher des améliorations par paliers incrémentaux, visez la lune !
Ne pas chercher à améliorer de 10%, mais faire x 10 ! C’est-à-dire décupler l’innovation pour trouver des solutions à d’énormes problèmes.
C’est la méthode du fameux labo « Google X » d’où sortent ses projets les plus fous : voiture autonome Google Car, Google Glass, ballons stratosphériques pour se connecter à Internet, lentilles de contacts connectées pour doser son glucose, drones-livreurs, etc…
En d’autres termes, « repartir de zéro », nous dit son boss, Astro Teller, qui pilote 250 personnes parmi les plus brillants de Google à Mountain View. Il travaille notamment aujourd’hui sur la localisation en intérieur ou à tenter d’aspirer les mauvaises molécules du corps humain !
« Solve for X » est une des plateformes qui montre les travaux en cours.
Nommée par Obama, la nouvelle CTO des Etats-Unis, Megan Smith, en vient !
Enfin, ne ratez pas cette keynote de Steve Jurvetson, donnée il y a peu à Stanford sur ledeep learning et mise en ligne cette semaine:
Jurvetson ? Un autre VC !
Suivez les, vous dis-je !
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ps :
1 - Beaucoup aussi de promesses et d’innovations à EmTech, organisée par la prestigieuse MIT Technolgy Review, en matière d’exploitation des données pour la santé, en matière d’édition génétique, d’imprimerie de tissus du vivant, de production de viande et de cuir en usine à partir de cellules souches !
2 - Le Forum de Davos vient aussi de publier sa liste des 10 technologies émergentes actuelles. Elles se recoupent largement :