Le web des (ro)bots : les humains perdront-ils demain le contrôle d'internet ? | Atlantico



Le web des (ro)bots : les humains perdront-ils demain le contrôle d'internet ? | Atlantico:


Les "bots", ou agents logiciels pouvant aussi bien servir à des fins publicitaires qu'à du vol de données numériques, représenteraient 61,5 % du trafic internet en 2013, ce qui signifie que seulement 38,5 % serait assuré par les internautes. Face à cette augmentation, les fournisseurs d'accès compensent en procurant toujours plus de bande passante.

Atlantico : La société de protection numérique Incapsula a publié sur son blog deux études successives. La première, publiée en 2012, montrait que 51 % du trafic internet était généré par  des "Bots", soit des agents logiciels. En 2013, ces mêmes "bots" représentaient 61,5 % du trafic. Comment expliquer cette prééminence d'agents logiciels automatiques ou semi-automatiques  sur la toile, et que leur fréquentation du web augmente aussi vite d’une année sur l’autre ? Le phénomène va-t-il aller crescendo ?

Marc Blanchard : il faut tout d’abord distinguer les bots commerciaux des bots "malwares" :
Les bots commerciaux prennent une place de plus en plus importante, notamment pour établir des statistiques de surf et d’accès, ou encore des prédictions sur les sites les plus visités. Lorsque Google établit le top 10 des sites les plus vus, ou des personnalités les plus suivies sur le net, ce sont des bots qui sont à l’œuvre. Il existe aussi les bots publicitaires, qui  analysent des catégories de populations par rapport à des cookies, par exemple. Si vous créez un site internet, le bot de Google viendra régulièrement en consulter toutes les pages pour les indexer dans le moteur de recherche.
Viennent ensuite les bots malwares c’est-à-dire "malicieux", ou malveillants : on ne peut pas faire de prédictions à leur sujet, en revanche on sait qu’ils ont évolué. Avant, lorsqu’ils infectaient les machines, ils étaient plutôt autonomes, peu d’informations transitaient par les réseaux. Aujourd’hui, pratiquement tous les malwares ont une connexion avec un centre de commandement, ce qui leur permet de mettre à jour leurs codes malveillants directement sur la machine ou les serveurs de la victime, ce qui a pour effet de faire grimper le taux de transfert. Mais l’information sur les malwares est minime, puisque par définition, leur but est d’être un maximum transparent, tant au niveau du trafic que du niveau d’infection de la machine.
Par conséquent, tous ces bots associés, qu’ils soient commerciaux ou malveillants, ne peuvent qu’augmenter en nombre, ce à quoi les fournisseurs d’accès répondent en augmentant les bandes passantes mises au service des internautes. Ce ne sont donc pas les bots qui vont ralentir très fortement le trafic global d’internet. A partir d’un certain quota de bande passante utilisée, les fournisseurs en rajoutent systématiquement pour compenser.
Cette évolution du trafic de bots n’est pas vraiment surprenante par rapport à 2012, car nous avons beau ne pas nous en apercevoir, mais nous vivons avec eux en permanence : publicité, recherches, sites comparateurs de prix, propositions de participation à des questionnaires de satisfaction…

Il ressort de cette étude qu’en 2013, 31 % du trafic total a été généré par des systèmes malveillants : usurpation d’identité, piratage, spams… Ce chiffre est-il inquiétant ? Pourquoi ?

On ne peut pas être certain de l’exactitude de ce chiffre, puisque comme je le disais, le trafic des malwares est très difficile à évaluer. L’usurpation d’identité, notamment, est infime, comparée à la masse d’informations qui transitent par internet. Le piratage est un peu plus aisé à évaluer, mais tout dépend de la définition qu’on en donne. S’il s’agit de vol de données, et que ces données sont transférées d’un serveur à un autre, alors oui, on est face à un cas de piratage caractérisé. Les spams, eux, sont déjà plus faciles à évaluer, encore que : qu’appelle-t-on un spam ? Si vous recevez un spam d’une marque que vous appréciez, vous ne le considérez pas comme tel, vous le garderez. Donc tout est relatif. Mais si le chiffre de 31 % est exact, alors c’est considérable.
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