les pratiques collaboratives stimulées par la crise
Consommation: les pratiques collaboratives stimulées par la crise et les technologies de l’information | SmartPlanet.fr:
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La « consommation collaborative » a le vent en poupe, selon une étude pour l’Ademe, qui porte sur le covoiturage, la vente et la location de biens, l’échange, l’achat groupé et l’adhésion à une Amap.
Effet collatéral de la crise, impact des technologies de l’information: la « consommation collaborative » se développe en France,estime l’Ademe, qui la définit comme « une pratique qui augmente l’usage d’un bien ou d’un service, par le partage, l’échange, le troc, la vente ou la location de celui-ci, avec et entre particuliers ».
L’agence souligne que « ces nouvelles formes de consommation sont souvent vertueuses sur le plan environnemental quand elles permettent de réduire les consommations d’énergies et de matières premières » ainsi que les déchets.
Elle a fait réaliser une étude* sur six de ces pratiques collaboratives: l’adhésion à une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, partenariat entre un groupe de consommateurs et une ferme), le covoiturage, la location de biens, le troc, la vente des biens et l’achat groupé.
L’Ademe relève, outre des différences de profils entre les adeptes de ces différentes pratiques, que les retraités sont toujours sous-représentés. Les pratiquants sont majoritairement des ménages avec des enfants sous leur toit.
Des motivations d’abord individuelles
Les motivations varient: individuelles (finances, plaisir…) pour l’achat groupé, la vente des biens et les échanges, collectives pour le covoiturage et l’adhésion à une Amap, entre les deux pour la location de biens. Dans tous les cas, ces acteurs « ne sont pas dans le rejet de la société de consommation actuelle : ils veulent en reprendre le contrôle et devenir ‘consom’acteurs’ », estime l’Ademe.
Traits communs chez ces consommateurs, relève l’étude: volonté de rencontrer régulièrement de nouvelles personnes, préoccupation relative à l’évolution de la société, propension à la découverte, volonté et plaisir à faire durer les objets. Les auteurs notent que les pratiquants « véritablement portés par une volonté d’engagement (environnement / société) et des leviers collectifs sont minoritaires », et que les pratiques augmentent lorsque les motivations individuelles sont fortes.
Le cumul de plusieurs pratiques collaboratives reste rare, notent les auteurs. À l’exception cependant de la vente à d’autres particuliers via des sites d’annonces en ligne, pratiquée par 52% de tous les sondés – et par 65% des adhérents à une Amap, 75% des personnes louant leurs propres biens, 77% de celles pratiquant l’échange ou le troc, etc.
Les différents profils:
- Covoiturage (8% des sondés l’ont déjà fait)
Plutôt des hommes de moins de 45 ans, souvent étudiants ou salariés du secteur public, niveau d’études supérieur, vivant seuls ou chez leurs parents, dans l’ouest de la France.
Une bonne partie de leurs activités quotidiennes sont effectuées en situation de mobilité ; ils mixent tous les moyens de transport. Ce sont de gros consommateurs d’information sur Internet.
- Adhésion à une Amap (6% des consommateurs sondés – ce qui dénote une forte surreprésentation, il n’y a certainement pas 6% des 15-75 ans en France (tranche d’âge qui représente 72% de la population) qui adhèrent à une Amap: selon ce regroupement, 200.000 personnes en France y participeraient)
Plutôt des femmes actives urbaines, 25-55 ans, niveau d’éducation supérieur, en couple avec enfants, travaillant dans le secteur public, dans le sud de la France. Ce sont de gros consommateurs de produits bio. Ils ont une propension à communiquer autour d’eux, notamment à donner leur avis sur Internet.
- Location de biens (6%)
Homme ou femme, avant tout un actif de 35-55 ans, CSP+, vivant en couple avec des enfants, dans des foyers de plus de 4 personnes.
Ce sont des consommateurs curieux et actifs. Ils s’intéressent beaucoup aux nouveautés et ont une activité associative ou bénévole bien plus que la population générale.
- Échange ou troc (11%)
Actif de 18-45 ans, employé ou salarié du secteur privé, vivant en couple avec enfants.
Ils valorisent les objets de seconde main, apprécient les brocantes et les vide-greniers. Ce sont aussi des amateurs de « bons plans », avec leur entourage physique et sur Internet.
- Vente de ses biens (52%)
Profil dominant, 25-55 ans, en couple avec enfants dans un foyer de plus de 4 personnes.
Leur mode de consommation « tourne autour du système D, de la débrouille », note l’étude. Ils sont très centrés sur la sphère privée. Amateurs de décoration et de bricolage.
- Achat groupé (23%)
Plutôt une femme, 25-45 ans, vivant en zone urbaine en région parisienne ou dans le Sud-Est, active, ayant une profession intermédiaire.
Ces consommateurs ont le goût de la découverte et du shopping plaisir. Ils passent beaucoup de temps sur Internet et ont un usage intensif de leur smartphone.
* « Les Français et les pratiques collaboratives », en téléchargement (3 Mo) ; étude par Ipsos à partir de l’observatoire des modes de vie et de consommation « Les 4500″ (auprès de personnes de 15 à 75 ans).
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