"Un banquier sur deux perdra son job dans les 10 ans"
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Ce n'est pas un militant d'extrême-gauche qui l'affirme mais l'ex-patron de la banque britannique Barclays. Selon Antony Jenkins, le secteur bancaire va traverser un "moment Uber"... et cela ne se fera pas sans douleur.
Ce n'est pas un militant d'extrême-gauche qui l'affirme mais l'ex-patron de la banque britannique Barclays. Selon Antony Jenkins, le secteur bancaire va traverser un "moment Uber"... et cela ne se fera pas sans douleur.
Les banques font face à une nouvelle menace quasiment mortelle. Son nom de code ? FinTech, autrement dit les start-up financières, toutes prêtes à révolutionner le secteur bancaire au moyen de la technologie, à l'instar d'Uber avec les taxis. La question n'est quasiment plus de savoir comment y faire face, mais comment y survivre, prévient Antony Jenkins, ex-CEO de Barclays, dans un discours donné cette semaine à Londres, cité par Business Insider.
À ses yeux, une nouvelle vague de start-up, plus rapides, plus efficaces et moins chères que les grandes banques, vont semer le trouble dans les activités traditionnelles de celles-ci, telles que le crédit, les paiements et la gestion de fortune. Le phénomène est même déjà en cours. Avec des conséquences extrêmement négatives pour le futur des banques établies.
Grandes banques : jusqu'à 50% de filiales et d'employés en moins
"Une pression énorme montera sur les banques établies, qui devront se battre pour adopter les nouvelles technologies au même rythme que leurs nouvelles rivales", prédit Antony Jenkins. "Elles auront de plus en plus de mal à assurer les retours sur investissement et la profitabilité exigés par leurs actionnaires."
En fin de compte, "ces forces obligeront les grandes banques à automatiser significativement leurs activités. Je prévois une chute du nombre de filiales et de personnes employées dans le secteur des services financier pouvant atteindre 50% sur la prochaine décennie. Même dans un scénario moins radical, je m'attends à un déclin d'au moins 20%."
Banques : les 2 raisons au bain de sang annoncé
Deux raisons expliquent cette situation délétère, selon l'ex-patron de Barclays. Primo, la crise financière de 2008, qui a engendré une crise de confiance du public envers les grandes banques, provoqué une hausse drastique de la régulation et mis sur le marché un grand nombre de personnes intelligentes, connaisseuses du secteur bancaire et désireuses de se trouver de nouveaux défis.
Secundo, le prix de la création d'une start-up a chuté ces dernières années. À une certaine époque, on estimait qu'il fallait 50 millions de dollars en poche pour se lancer. Aujourd'hui, ce serait plutôt 2 millions... voire 5.000 dollars à peine, selon certaines estimations.
Les banques ont, bien entendu, déjà réagi. Nombre d'entre elles ont fait de la technologie une priorité dans leur stratégie de développement. Environ un tiers des salariés de Goldman Sachs sont désormais des ingénieurs. Et 58% des banquiers senior interrogés par la firme Temenos comptent investir davantage dans l'IT cette année, la plus forte proportion depuis la naissance de cette enquête en 2008.
L'apocalypse n'est donc pas tout à fait pour aujourd'hui, nuance Antony Jenkins : "Bien qu'on observe une scène FinTech bourgeonnante au Royaume-Uni, on attend toujours des projets réellement révolutionnaires." Il conclut néanmoins qu'"avec le tsunami de capital déferlant sur ce secteur, on ne doit plus en être très loin". À bon entendeur...
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