Drogues illicites : les trafiquants soignent le marketing

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Drogues à la mode, packaging attractif

Pour s’adapter à la demande, et la dynamiser, les fabricants des substances doivent eux aussi se creuser les méninges, s’informer des tendances, être à l’écoute des dealers qui rapportent les retours du terrain. Et réagir quand les affaires sont en berne.
Tel a été le cas pour le marché de l’ecstasy, qui a connu son apogée en France dans les années 1990 avant de décliner progressivement, jusqu'à la pénurie en 2009. Les ruptures de stock ont entraîné une recrudescence des arnaques et une image délétère du produit, perçu comme ringard par la nouvelle génération de consommateurs.
« Pour pallier la pénurie, d’autres voies de synthèses se sont développées, explique Thomas Néfau, pharmacien, coordinateur national du dispositif SINTES (2) à l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies). Il y a alors eu une production de MDMA en cristal pour remplacer les comprimés. Pour de nombreux consommateurs, cette forme est apparue comme une nouvelle drogue – encore aujourd’hui, certains différencient l’ecstasy de la MDMA, alors qu’il s’agit du même produit ».
Le nouveau conditionnement, plus pur, inédit pour cette substance, a rencontré un fort succès parmi les usagers de drogue – en témoigne aujourd’hui la popularité de la MDMA dans le milieu festif, qu’il soit dit alternatif (festival, rave party) ou commercial (boîte de nuit, club). « L’élan a aussi profité à l’ecstasy, dont la consommation sous forme de comprimés a été relancée, avec de nouveaux logos, formes et couleurs plus attractifs », précise Thomas Néfau. Des cachets ont vu le jour, frappés du sceau de Facebook, Ferrari, Pacman.

Clients pauvres, nouvelles doses

A l’image du reste de la société, les usagers de drogues ont été frappés par la crise de 2008, toutes classes sociales confondues. Pour répondre à la paupérisation progressive de la clientèle, les vendeurs ont du revoir leurs prix et réorganiser leurs offres, notamment à travers des doses fractionnées, plus accessibles.
Ainsi, la MDMA peut se trouver sous forme de « parachute », en dose unique de 100 ou 200 mg. Quant à la cocaïne, son prix élevé (70 euros en moyenne pour un gramme) est compensé par une distribution en petites parts (demi ou quart de gramme, voire même à la trace).
« La pratique de l’achat en groupe d’un simple gramme par des usagers à faibles revenus se diffuse », note l’OFDT dans sa revue Tendances de décembre 2014. « Il semble que cette accessibilité à bas seuil ait pour conséquence le maintien d’une clientèle déjà constituée, mais aussi la conquête de nouveaux usagers ».
Selon une récente étude de une étude de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, chaque Français dépense en moyenne 36 euros par an en substances illicites. 

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