La Marchandisation de la Musique - Matthieu Fontana

SOURCE La Marchandisation de la Musique - Matthieu Fontana:



Fers de lance d’une époque qui se veut à la pointe du “progrès”, les technologies d’informations et de communications (TIC – sic !) permettent à l’individu de vivre au sein d’un “village” et de disposer du “meilleur” de la technologie.
Ces TIC, supports privilégiés des messages du pouvoir, occupent le quotidien et se répandent en une haute définition qui multiplie les possibilités du contenu. Leur influence se vérifie au nombre d’écrans géants dans les foyers, même les plus modestes ! Ainsi, les TIC polluent-ils nos vies quotidiennes.
Le temps – notre temps – ne nous appartient pas : la “productivité” de nos existences doit être “optimale”, notre “image” doit “impacter” l’autre au “maximum”, etc.
L’État se désengage progressivement des grandes avancées sociales du XXème siècle (services publics, sécurité sociale, etc.). Et ce désengagement se ressent vivement dans l’art, ne serait-ce que par des subventions de plus en plus chiches. Les autorités confondent consciemment ou non, dans un but électoral, culture et divertissement.
La culture interroge l’âme et touche le divin pour élever l’homme, le divertissement utilise le pouvoir suggestif artistique pour diffuser une doctrine, une aliénation. Retirez les subventions allouées au divertissement dans le budget de la culture, que reste-t-il ?

La musique classique

Le musicien devrait développer de nouvelles grammaires, dans la création comme dans l’interprétation, afin d’entretenir la langue vivante de la musique classique.
Noblesse de la culture, elle n’est pourtant presque pas reconnue, étant improductive au sens économique actuel. Réflexion et maturité musicales ne se trouvent pas en un “clic” de souris ou de manette de console; comme le bon vin, elles demandent temps et sérénité. La musique classique ne se regarde pas comme l’image : elle s’écoute ! Certes son contenu peut être enregistré et commercialisé, mais la complexe pluralité d’émotions transmise par les œuvres échappe – et c’est heureux ! – à la marchandisation et sa propagande. 
Étrange époque donc pour la plupart des musiciens, obligés de céder leurs droits d’enregistrement pour subsister, dépouillés des moyens de la diversité de leur discours au prétexte qu’il échappe au “marché”, imposés à un rythme insoutenable de construction de répertoire. En revanche, bien peu de place est accordée à une réflexion sur la création du son, sur la rhétorique du discours musical. De toutes façons, quelle importance ont un son ou un phrasé dans le rendu d’une œuvre diffusée sur des enceintes d’ordinateurs portables ou de “i-phone” ?
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