Drogues : Montpellier, championne de France de l’ecstasy

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Drogues : Montpellier, championne de France de l’ecstasy:


Pour la première fois, des chercheurs du CNRS ont tenté de mesurer la consommation de drogues dans les villes de France. En utilisant une méthode plutôt originale, mais terriblement efficace : le prélèvement des eaux usées (lire ci-dessous).

Sur vingt-cinq communes, les chercheurs ont relevé puis analysé des échantillons, deux fois durant l’année 2012, et dressé une nouvelle carte du territoire en fonction des drogues. Les résultats dressent un constat peu reluisant.

Plus de cannabis qu'à Amsterdam...

La consommation de nombreuses villes françaises, quelles que soient leur taille ou encore leur localisation, est supérieure à celle d’Amsterdam, notamment en matière de cannabis et de cocaïne ! À l’heure actuelle, les chercheurs admettent ne pas pouvoir expliquer pourquoi la consommation passe du simple au triple à quelques kilomètres d’écart.

Perpignan, Avigon et Montpellier affichent des taux records

Mais déjà, trois villes et leurs bassins de vie se démarquent dans la région. Perpignan, Avignon et Montpellier affichent des taux records. Si en matière de cocaïne, c’est à Lille que le taux est le plus important avec une consommation de poudre blanche variant de 1 409 mg/jour/1 000 habitants pendant la semaine à 2 434 mg/jour/1 000 habitants le week-end, pour le reste des drogues, le Midi fait fureur.

5 fois plus d'ecstasy à Montpellier !

Premier constat, et pas des moindres, sur Montpellier et sa région on consommerait près de cinq fois plus d’ecstasy que dans le reste de la France. Avec un taux record, le week-end, atteignant 167 mg/jour/1 000 habitants, plaçant la capitale héraultaise au premier rang national mais également parmi les plus grosses consommatrices d’Europe.

Plus de cannabis à Avignon qu'à Amsterdam

Dans la région d’Avignon, on consomme cinq fois plus de cannabis qu’à Amsterdam, avec un taux de 241 mg/jour/1 000 habitants durant le week-end et jusqu’à 561 mg/jour/1 000 habitants en semaine, durant le festival de théâtre. Ce qui fait de la ville la plus grosse consommatrice de France. Perpignan n’est pas en reste et se hisse sur la troisième marche de ce triste podium national avec un taux de 176/mg/jour/1 000 habitants.

Cette étude, lancée officiellement en 2012 en France, a d’ores et déjà permis de constater que la consommation des drogues, qu’il s’agisse de cannabis, de cocaïne, d’ecstasy ou encore d’autres drogues de synthèse, reste plus importante dans les grandes villes à proximité d’une frontière.

Sans pour autant établir une quelconque corrélation entre le niveau de vie d’une population et sa consommation de stupéfiants. De quoi en tout cas créer le débat en France et sa politique de prévention concernant l’usage des drogues.

Dans une étude, en 2009, de l’Observatoire national des drogues et toxicomanies, la région était déjà pointée du doigt pour la consommation de drogue chez les jeunes (Midi Libre du 13 janvier 2010).

EN ANALYSANT LES EAUX USÉES
Yves Levi, auteur de l’étude explique le principe de cette étude.

Comment vous est venue cette idée d’exploiter les eaux usées ?

Nous y réfléchissions depuis maintenant cinq ans et nous avons entamé l’étude l’année dernière. Nous nous sommes simplement inspirés de la méthode dite d’épidémiologie des eaux usées. Une méthode déjà rodée. Nous avons constitué un réseau européen avec l’Angleterre, les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie.

Deux fois dans l’année, nous sommes donc allés récupérer les eaux usées et avons cherché les molécules propres aux substances illicites. Une fois en semaine et une fois en week-end.

Comment expliquer que Montpellier, Avignon et Perpignan soient des villes où l’on consomme ?

Nous ne souhaitions absolument pas parler de commune. Nous avions codé nos résultats. Nous prélevons dans des eaux usées qui correspondent plutôt à un bassin de vie. Notre but n’est pas de mettre en avant une ville. Mais simplement d’offrir pour la première fois une photographie précise de la consommation de drogue, dans des territoires très limités.

Tout ceci n’est pas parfait et loin d’être exhaustif. Nous ne pouvons pas encore tirer des enseignements de ces données. On n’a clairement pas d’explication et ce n’est pas notre rôle. Mais notre but était de mettre en place ce nouvel outil.

Quel est donc l’intérêt de ce nouvel outil ?

C’est simple, lorsqu’un maire tiendra un discours tel que “je n’ai pas de drogués chez moi, donc je n’ai pas besoin d’investir dans la prévention”, nous pourrons simplement lui indiquer nos relevés sur sa propre commune et le faire réagir. On peut produire des cartes exactes. C’est une vraie nouveauté. L’autre intérêt, c’est que nous allons pouvoir étudier l’impact des molécules qui constituent le cannabis, les drogues de synthèse et la cocaïne sur l’environnement.
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