Vers le système de contrôle total Alain CARDON
"L'homme devient un élément consommateur, sans aucune pensée
à l'échelle de l'évolution de l'humanité où il vit."p26
Le système financier actuel est basé fondamentalement sur l'informatique et
s'est développé sans aucun contrôle, de manière privée. Dans tous les
organismes financiers dont les banques, il y a des structures qui ont comme
objectif de jouer sur les marchés, en temps réel, pour gagner de l'argent.
L'accès aux informations boursières est totalement distribué via les réseaux et il
permet un accès aux situations des marchés par des initiés, les traders. Le
système est devenu totalement incontrôlable de l'extérieur, instable par nature,
et il n'y a plus aucun État qui soit capable de freiner ou de maîtriser son
déploiement. Les communications passent maintenant par les satellites, et il
n'est pas simple d'interrompre un satellite.
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millions de dollars pour chaque seconde de chaque journée de 24 heures et l'on
peut parler de casino financier mondial réservé aux initiés. Il n'y a plus aucun
rapport entre la valeur du travail en usine produisant des biens réels et les flux
financiers des grands joueurs de ce casino.
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l'industrie ne produit plus que 14% de la richesse nationale, contre 30% en
Allemagne. Les emplois industriels ont diminué de 36% depuis 1980, soit la
perte de 1.9 millions d'emplois.][
Le déficit commercial de la France se monte à plus de 50 milliards d’euros par
an. Il y a aujourd'hui 19 millions d'emplois à temps plein en France pour 25
millions de salariés et le nombre d'emplois proposés diminue de façon
régulière. Il y a 6 millions de salariés qui ont moins de 750 € par mois pour
vivre et, finalement, les trois quarts des salariés français gagnent moins de 2.2
SMIC par an. Le salaire médian en France est de 1 600 € par mois pour un
emploi à temps plein dans le privé, ce qui veut dire que 50% des salariés
français gagnent moins de cette somme et l'autre moitié, plus. Seulement 20%
des salariés gagnent en moyenne plus de 2 400 € par mois. La couche des gens
considérés comme très riches par le fruit de leur travail est donc finalement très
peu nombreuse. Il y a 100 000 personnes qui disposent au total de 50 milliards
d'Euros, ce qui fait vraiment beaucoup pour chacun, et il y a 100 Français, ceux
qui gagnent le plus, qui empochent en moyenne 82 000 Euros par jour en
jouant à la Bourse, une bien étrange petite élite. En France, les entreprises du
CAC 40 vont distribuer, en 2011, 40 milliards d’euros de dividendes à leurs
actionnaires, des actionnaires qui sont devenus les vrais dirigeants des
entreprises et qui exercent une formidable pression sur la masse salariale, en
tendant à supprimer les classes moyennes.[..]
Une société où il existe une petite fraction très bien structurée à la fois
financièrement, économiquement, politiquement et culturellement, des gens qui
peuvent profiter de façon maximale de la culture et de la technologie, qui
peuvent orienter et diriger les affaires pour leur propre compte, devant une
multitude consentante, souvent soumise, pauvre, croissante en nombre,[..]
la distinction radicale entre deux sortes de
citoyens. Elle se base sur le fait que seul le résultat de toute action importe et
vaut, et qu'en aucun cas le processus qui conduit au résultat n'a à être
fondamentalement pris en compte. Cette tendance fait vivre dans la seule
préoccupation du résultat de chaque activité, de la valeur quantifiable du
résultat, et non dans l'évaluation du processus dans sa durée, qui aboutit
simplement à un état appelé résultat, un état parmi d'autres. Il est évident que
l'immense partie défavorisée des citoyens, partie qui ne cesse de croître, ne
souhaite pas continuer à subir son sort sans espérance, sans avenir ouvert, sans
évolution possible. Mais l'autre partie, à l'autre extrémité très éloignée de
l'échelle sociale, possédant le pouvoir, souhaite au contraire renforcer son statut
et surtout ses moyens, ce qui est psychologiquement l'expression de la volonté
de puissance, de la pulsion de domination.[...]
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source extrait :
lien 1 Alain Cardon (pdf)
lien 2 Alain Cardon (pdf)