La psychiatrie coloniale
L’essor institutionnel de la psychiatrie coloniale Les administrations coloniales se trouvent d’emblée confrontées à la prise en charge des aliénés, en particulier lorsque ceux-ci sont accusés de perturber l’ordre public. Cependant, l’encadrement des malades mentaux est loin de figurer au premier plan des préoccupations coloniales. Faute d’aménagements adaptés, la gestion des aliénés est fréquemment confiée aux hôpitaux militaires ou aux prisons, comme en Nouvelle-Zélande ou dans les Indes néerlandaises. Certaines colonies organisent des dispositifs d’évacuations, qui permettent le transfert des malades vers les établissements asilaires métropolitains. Dans le cas de l’empire colonial français, l’Indochine ou le Sénégal emboîtent ainsi le pas de l’Algérie, dont le système de transferts commence à fonctionner au milieu des années 1840. Si les premiers asiles coloniaux voient le jour dès le début du xix e siècle, l’essor institutionnel intervient véritablement à pa...