SINISTROSE FIN DE SIECLE
Il y a plus de cent ans, le 11 janvier 1892, était votée une loi douanière dont le souvenir nous culpabilise encore, le tarif Méline. Des motivations de son inspirateur, on a surtout retenu le souci de protéger une agriculture affaiblie et une industrie menacée par la concurrence extérieure.
Et ces exigences malthusiennes, nous enseigne-t-on, auraient handicapé pour longtemps l'économie française, au moment où s'exacerbait la compétition internationale et se forgeait la puissance industrielle allemande.
Né à Remiremont en 1838, avocat, député des Vosges dès 1872, ministre de l'Agriculture de février 1883 à avril 1885, président de la commission des Douanes à partir de 1889 avant de devenir président du Conseil en 1896, Jules Méline ne mérite pourtant pas l'opprobre dont le charge notre mémoire collective.
Républicain modéré, il s'inscrit dans la riche tradition des hommes de bon sens. Sa formule, Ni révolution ni réaction, aurait pu en fait devenir la ...